Quelle est l’évolution du budget accordé aux festivals ?
La région dispose en moyenne de 2,9 millions d’euros de budget pour le domaine des arts vivants (spectacles diffusés en condition de direct en interaction avec un public). Sachant que l’enveloppe totale de la région pour les politiques culturelles, toutes disciplines confondues, est d’environ 25,5 millions d’euros. L’année dernière, ce budget a augmenté de 500 000 euros, c’est le résultat d’une volonté politique régionale : le budget global de fonctionnement de la région était en baisse, les élus ont voté pour une politique culturelle avec un budget en augmentation.
Quels sont vos objectifs en finançant ces festivals ?
Selon les années, la Région va soutenir entre 120 et 130 festivals sur, peut-être, un total d’un millier de manifestations culturelles en Bretagne. Nous recevons entre 200 et 250 demandes pour des festivals chaque année. Les festivals doivent déposer leur dossier de demande de subvention au minimum quatre mois avant le début de l’événement.
Nous avons trois principaux critères pour l’attribution d’une subvention. Le premier s’attache à la programmation. À la création plutôt qu’à la diffusion. Une programmation qui laisse une large place à la découverte artistique, à la diversité culturelle et au renouvellement des formes habituelles de consommation culturelle. La taille du festival n’est donc pas le critère principal, par exemple nous soutenons les Vieilles Charrues pour leur tremplin Label Charrues qui est un vrai travail de détection de talents.
Nous sommes également attentifs à la dimension sociale de l’événement. Quand des partenariats sont noués avec des écoles, des maisons de retraite ou encore des Maison des jeunes et de la culture (MJC), l’initiative nous intéresse. Parce que le travail de l’association ne se fait pas uniquement au moment du festival mais en amont et en aval de l’événement.
Et le dernier critère, c’est la dimension régionale du projet, qu’il s’agisse du public et des professionnels qui se déplacent pour venir à la manifestation, ou du travail en partenariat avec d’autres acteurs culturels dans la Région. Les collectivités locales doivent également s’impliquer dans le projet.
Comment les festivals ruraux peuvent-ils rivaliser face aux urbains ?
Bien sûr, on ne va pas demander la même chose à une toute petite commune et à une métropole. Il est plus facile d’implanter un festival dans une grande métropole ou dans une grande ville bénéficiant d’une vie culturelle et de budgets culturels conséquents pour la soutenir. A Saint-Nolff pour le festival Motocultor la ville n’a pas les mêmes moyens qu’à Vannes, l’agglomération la plus proche. En zone rurale, on va moins mettre en avant ce critère mais il faut que ce soit un festival identifié par des professionnels, par un public. S’il n’y a pas de volonté locale de développer le projet, nous serons réticents à prendre des risques pour la manifestation. En terme d’aménagement du territoire, l’offre culturelle doit être au plus près des gens, et pas uniquement concentrée dans les centres urbains. Pour cela, les élus se réunissent en commission huit à neuf fois par an pour attribuer ces aides. En tant que région, c’est un objectif important que de promouvoir l'intégrité du territoire breton.