Les commerces de proximité sont souvent ceux qui profitent le plus des festivals. Certains d’entre eux n’hésitent pas d’ailleurs à directement s’implanter sur les lieux.
Sur les deux jours de festival, je fais presque mon chiffre d’affaires de l’année ! », se réjouit Jean-Paul, le patron du Perroquet Vert à Saint-Thélo. Le café-restaurant est le seul commerce de ce village des Côtes-d’Armor de seulement 400 habitants. Alors forcément quand les 6 000 festivaliers débarquent dans le bourg chaque dernier week-end d’août pour le festival Thélokalisé, l’établissement affiche vite complet. « Ce festival est vraiment bénéfique pour nous. Il y a tellement de monde qu’on est même très vite débordé. Les festivaliers viennent dès le vendredi soir acheter des sandwichs et on peut être sûr de les retrouver dès 11h le samedi matin », explique le gérant qui confie « se préparer plusieurs mois » avant l’événement.
Même son de cloche du côté de Belle-Île-en-Mer. À l’occasion du festival Belle Île On Air, Carole, la patronne de l’hôtel Saint-Amant situé 150 mètres plus bas du site, voit son établissement réservé systématiquement plusieurs mois à l’avance. « La plupart des réservations des festivaliers sont effectuées en février alors que Belle Île On Air n’a lieu que le premier week-end d’août, expose la gérante. Après, j’affiche toujours complet du 1er mai au 30 septembre avec les touristes, donc je n’ai pas forcément de retombées économiques majeures grâce au festival sur mon établissement. »
Les plus grands festivals peuvent même contribuer à la création d’emplois dans la commune. À l’occasion des Vieilles Charrues en juillet, le supermarché Lerclec de Carhaix est tous les ans contraint de renforcer ses effectifs. « Il y a beaucoup d’emplois saisonniers qui permettent d’apporter du renfort le temps des quatre jours de festival, témoigne un salarié de l’enseigne. C’est un peu la même chose partout dans Carhaix. Forcément, on passe de 7 000 habitants à plus de 200 000 ! Ce n’est plus la même ville. »
Directement impliqués dans le festival
Certains commerces à proximité du festival s’invitent parfois même directement sur place suite à des négociations avec les organisateurs. Pour les Vieilles Charrues, ce sont quelques rayons du Décathlon de Carhaix qui sont par exemple délocalisés le temps des quatre soirs. « On vend des tentes ou des matelas directement sur le site du festival. C’est pratique pour les festivaliers et nous en profitons aussi », explique Clément, un des salariés de l’enseigne sportive.
Des arrangements peuvent aussi être trouvés entre commerces et festivals. Pour la Java dans les Bois à Bégard dans les Côtes-d’Armor, les organisateurs négocient en direct avec l’Intermarché du coin. Tous les produits alimentaires nécessaires pour la bonne tenue du festival sont achetés dans la grande surface et, en contre-partie, le gérant du magasin confie les clés du stock aux organisateurs. Une bonne solution si la nourriture vient à manquer.